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Facteurs de l'adoption de l'agroforesterie cacaoyère par les petits exploitants agricoles autour du parc national de Taï, dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire

Jul 09, 2023

Rapports scientifiques volume 13, Numéro d'article : 14309 (2023) Citer cet article

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L’empiétement de l’expansion agricole sur les zones protégées a entraîné une grave perte de biodiversité. Pour promouvoir des pratiques agricoles durables et inverser la pression anthropique, plusieurs initiatives telles que l'Initiative Cacao et Forêts (CFI) et la Stratégie nationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) ont été entreprises. Cette étude examine l'adoption de l'agroforesterie cacaoyère par les petits exploitants agricoles des environs du Parc National de Taï (TNP) dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Un questionnaire structuré a été administré à 323 producteurs de cacao pour comprendre leurs pratiques et perceptions de l'agroforesterie cacaoyère. Les résultats ont montré que la plupart des agriculteurs (95 %) cultivent des variétés de cacao non améliorées avec un rendement moyen de 376 ± 36 kg ha−1 an−1. La majorité des agriculteurs (86 %) utilisent des pratiques agroforestières dans leurs systèmes agricoles, les techniques d'élagage étant utilisées par 82 % et les engrais appliqués par 27 %. De plus, 54 % des agriculteurs adoptent des pratiques agroforestières améliorées ou plantent davantage d’arbres dans leurs plantations de cacao. Les facteurs influençant l’adoption de l’agroforesterie cacaoyère comprennent le sexe, la durée de résidence, le nombre de cultures commerciales cultivées et l’incidence des attaques de pourriture noire. Ces résultats mettent en évidence le potentiel de tirer parti des connaissances communautaires pour promouvoir des pratiques agricoles durables et générer des impacts positifs. Ces résultats ont des implications importantes pour les initiatives futures visant à promouvoir des pratiques agricoles durables et la conservation de la biodiversité dans la région. En capitalisant sur l’adoption de l’agroforesterie et en tirant parti des facteurs socio-économiques, il est possible d’améliorer la conservation du PNT et de promouvoir des pratiques agricoles durables.

La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, représentant environ 43 % de la production mondiale de cacao1. Le cacao est un élément essentiel de l'économie ivoirienne, contribuant à environ 15 % du produit intérieur brut (PIB) du pays et générant 39 % des revenus d'exportation du pays2. Environ les deux tiers de la population active, dont 1 million de petits exploitants agricoles, dépendent du cacao pour leur subsistance2,3. Malgré cette importance, le cacao est toujours cultivé dans le cadre de systèmes de culture traditionnels extensifs, principalement dans les forêts primaires, y compris les zones protégées4. On estime que 30 à 40 % du cacao produit dans le pays provient de terres protégées5. En conséquence, la production de cacao contribue à plus de 38 % de la déforestation d'origine agricole en Côte d'Ivoire6. Entre 1986 et 2020, les superficies de production de cacao sont passées de 1,2 à 3,3 millions d'hectares3,7, tandis que la couverture forestière a chuté de 70 % au cours de la même période8,9.

L’expansion massive des plantations de cacao dans les forêts classées (GF) et les zones protégées a été principalement motivée par la recherche de sols fertiles endogènes et du microclimat humide de ces forêts, propices à l’amélioration de la croissance et de la production de cacao4,10,11,12. D'autres raisons expliquant la pression exercée sur les Fonds mondiaux comprennent la rareté des terres forestières dans les zones rurales, le succès mitigé des programmes de replantation du cacao, l'attraction massive de migrants venus de Côte d'Ivoire et des pays voisins par l'économie du cacao et la perturbation de l'économie du cacao. Suivi du Fonds mondial pendant la crise politique4,13. La partie sud-ouest du pays, qui abrite le parc national de Taï (TNP), un site du patrimoine mondial et l'une des plus grandes forêts tropicales intactes et un des joyaux de biodiversité d'Afrique de l'Ouest, est particulièrement menacée par ces défis.

La migration autour du PNT s’est produite en plusieurs vagues. La première vague, dans les années 1970, a eu lieu dans les régions de Buyo au nord-est du PNT et a concerné des migrants ivoiriens, principalement des Baoulé, déplacés par la construction du barrage de Kossou14. La deuxième vague, dans les années 1980, était composée principalement de migrants non ivoiriens, principalement originaires du Burkina Faso, s'installant dans l'ouest et le sud du PNT et des GF environnants4,15. La troisième vague s'est produite lors de la crise politique et militaire de 2002 à 2011, entraînant un afflux non réglementé de migrants étrangers dans les zones protégées4,14. Ces migrations ont intensifié la pression sur les terres forestières et exacerbé les problèmes liés à la terre.

 0.05) between surveyed zones, except for the gender and original status of respondents (Table 1)./p>